Comment nos élus locaux ont réagi à la victoire d’Emmanuel Macron

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lettredbigup-3.jpgDes quatre coins du monde, les réactions officielles des chefs d’État n’ont pas tardées à arriver saluant l’émergence de ce jeune 8ème Président français, attendu et prometteur. En principe et à l’aire de l’internet, cela se passe par Twitter. En 140 signes. La plupart du temps, tout est dit, mais cela n’empêche pas le téléphone en direct. Chez nous, en Mayenne, comment ceux qu’on appelle «les notables» s’impliquent, ou pas dans cette circonstance? Et comment l’élection d’Emmanuel Macron (EM) a-t-elle été accueillie? Des hommes et des femmes en Mayenne et qui sont, tous, soucieux de leur image à la fois personnelle et politique.

Par Thomas H.


Commençons par Jean Arthuis, le député européen qui a longtemps œuvré en Mayenne jusqu’à y imprimer et à laisser son empreinte. Sur Public-Sénat, il apparaît au tout lendemain de la victoire de celui qu’il a soutenu et porté « bec et ongles ». Et tout naturellement, il parle d’Emmanuel Macron. Le voilà même, le temps d’une émission politique sur la chaîne parlementaire porte-parole du mouvement En Marche ! qui devrait selon lui réunir un congrès en Juillet pour que le mouvement puisse se transformer en parti politique sous la bannière La République en Marche! Un tweet que s’est empressé de relayer Olivier Richefou sur le compte de son réseau social.

Un peu plus tôt, le 1er Mai 2017, c’est-à-dire quelques jours avant le second tour, dans le HuffPost, les centristes avaient estimé « Parce qu’il nous libère du clivage clanique droite-gauche, nous centristes voterons Emmanuel Macron!  » en ajoutant « Notre vote n’est pas un vote pour faire barrage ou un vote par dépit, c’est un vote d’adhésion. » Remarquez comment la pureté du langage politique utilisé qui ne s’embarrasse pas de mettre gentiment au pilori ceux qui n’ont pas eu le choix et ne pouvaient voter que pour le candidat centriste afin d’éviter l’avènement du FN à l’Élysée.

La constance en politique, c’est une qualité

Jean Arthuis, est un grand communiquant. Il communique toujours en grand. Sur Twitter dès la victoire d’Emmanuel Macron proclamée, il lançait « Heureux et fier de la France qui se donne un Président de la République de 39 ans. Faire confiance à la jeunesse est preuve d’optimisme  ». Pensait-il à JFK, le Président états-unien qui portait les mêmes espoirs en son temps du haut de cette jeunesse que le monde entier lui reconnaissait.

La constance en politique, c’est une qualité. Jean Arthuis n’en manque pas. L’homme-centre a assez souvent plaidé pour un lissage dans le paysage politique français fustigeant le clivage qui serait caduque en ce début de XXIème siècle : « La victoire d’EM n’est pas la victoire de la Gauche ou de la Droite mais la victoire de la France  ». Second tweet en lien avec le sens de la tribune publiée sur le HuffPost : « L’élection d’EM est la victoire du courage d’avoir mis l’Europe au cœur de son projet. »

Plus distancié, moins impliqué que Jean Arthuis, Yannick Borde, le maire de Saint-Berthevin, et conseiller départemental UDI jusqu’en 2015, ne dit rien de franchement précis en apparence sur son compte Twitter, lorsque l’on va y faire un tour. Il se contente de relayer le communiqué officiel de son parti, l’UDI 53, présidé par son collègue Olivier Richefou, l’un des mousquetaires avec Guillaume Chevrollier, qui avaient opté pour le candidat Fillon en plagiant la célèbre maxime «Tous pour un, un pour tous.» Ce qui fut un flop.

Un ouf de soulagement

Dans son communiqué officiel à l’entête de la Fédération UDI de la Mayenne, le président du département parle à la première personne du singulier : « je me félicite que les mayennais aient sans hésitation pris part à ce sursaut démocratique en choisissant à 72 % Emmanuel Macron(…) »

Devant sa télé dimanche soir, Jean-Christophe Boyer l’ex-maire de Laval a du poussé un ouf de soulagement, en voyant apparaître la silhouette de Macron avec son score le donnant vainqueur. Il tweet aussitôt que tout reste à faire.

À droite, Samia Soultani-Vigneron qui avait appelé à voter Macron sur leglob-journal en émettant de forte réserves, Lire ici constate « Jusqu’au bout de cette présidentielle, nos territoires auront été les plus grands oubliés. Nous en aurons des combats à mener #agriculture  » et se drapant dans une sorte de dignité politique, elle ajoute dans un autre tweet « Aux élus qui troquent leurs convictions pour une place dans une majo. parl. rafistolée, n’oubliez jamais ces militants qui ont cru en vous ! ». Des choix de communication politique qu’il faut aussi replacer dans le contexte local.

Car la présidente des LR en Mayenne est justement, candidate aux législatives dans la 1ere circonscription de Laval, et semble revenir à de la politique plus, – comment dire, – politicienne : « Après le « renouveau » à la tête du pays, la triste tentation de donner une majorité classique muselée au président. Vous avez dit rupture ? ». Enfin dans ce message n’excédant pas 140 signes, elle concède une qualité au Président nouvellement élu : « Ce que je reconnais volontiers à Emmanuel Macron c’est son anticonformisme qui devrait redonner sa place à la France en Europe et dans le monde»

« Pour une majorité de progrès»

Guillaume Garot le député sortant de la 1ère circonscription de Laval qui sera donc face à Samia Soultani-Vigneron est plus explicite ; il n’hésite pas à féliciter le nouveau Président et lance un message subliminal :

Notez que Guillaume Garot s’engagera dit-t-il sans être très clair pour autant « pour une majorité de progrès  ». Le 5 mai, il avait appelé a déposé le bulletin macron dans l’urne en ayant pris soin de le photographier avec son smartphone. Son message se voulait alertant et grave : « Dimanche, notre pays choisit entre deux destins. Sans hésitation, votons pour la République, contre l’extrémisme brutal. #JeVoteMacron  ».

À deux reprises, l’UDI François Zocchetto a appelé à voter Macron, en souhaité «faire barrage au FN» ; un appel qui n’est pas une adhésion là non plus à Emmanuel Macron.

François Zocchetto se veut même pédagogue quand il explique aux lavallois et aux Français la signification de leur vote au second tour en pensant toutefois fortement aux législatives, même s’il n’est pas candidat.

Voilà pour ces hommes et ces femmes politiques mayennais, ce qu’ils disent ou pas avec leurs tweets explicites ou pas et qui permettent de se comprendre ou pas ce qu’ils pensent du nouveau Président. Se positionnant pour ou peu, ou pas ; avec plus ou moins d’empathie et d’implication.