Je vous fiche mon billet #20

Par Gildas Charlès

Polémiques, victoire !


Le temps de la rentrée est venu, et avec lui se finit la trêve estivale, mais trêve y-a-t’il eu ? Voilà donc presque quatre mois que les Français ont choisi de tenter, d’offrir à la France une chance de réussir une nouvelle voie ou, comme l’ont dit les partisans d’Emmanuel Macron de la remettre « En Marche ! ».

Évidemment tout ne peut être facile pour celui qui a réussi là où nombreux prédisaient l’échec. Mais au moins il tente, au risque de désillusions, réelles ou supposées que ne manquerons pas de monter en vaines polémiques ses détracteurs.

Loin de moi l’idée de me montrer thuriféraire du nouveau président de la République mais il faut faire le constat que la moindre info est de préférence couverte sous l’angle de la digression. Après tout pourquoi pas, il semble de bon ton désormais de dénigrer les actions des présidents de la République, avant même qu’ils n’aient agi, au prétexte qu’ils n’ont pas été élus à la majorité, sous entendu celle des inscrits, faisant ainsi de l’inexpression des abstentionnistes, la « vraie » voix du peuple souverain…

lettrecbig2-9.jpg’est donc au tour d’Emmanuel Macron de subir les affres d’une vindicte populaire, pis d’une « révolution  » qui ne saurait tarder ! Comment peut-on le laisser gouverner ainsi, lui qui serait le Président le plus mal élu de la Ve République. Ma mémoire me faisant défaut, je me demande si cet argument n’avait pas déjà été utilisé contre François Hollande, peut être même Nicolas Sarkozy ?

Si encore ces polémiques se faisaient sur des sujets dits sérieux, à savoir la mise en œuvre de son programme. Mais non, c’est le règne de la futilité qui l’emporte. Des frais de maquillage à la nomination d’un journaliste au poste de porte-parole de l’Élysée, du statut de la femme du président à l’adoption d’un chien, pour ne prendre que les informations les plus récentes.

Doit-on rappeler le salaire de la coiffeuse de Hollande, de la maquilleuse de Sarkozy, le passé de journaliste et créateur de l’Humanité de Jaurès – oui je sais, là je tente la référence ultime – les actions caritatives menées par Danielle Mitterrand, celles de Bernadette Chirac ?

Qui sont donc les responsables de ce délitement de la réflexion ? Les journalistes avides de « off » et autres petites phrases à buzz ? Les politiques eux-mêmes préférant la forme au fond ? Nous, citoyens, gavés d’aquoibonisme dont le temps de cerveau disponible ne le serait que pour s’infantiliser plus ?

J’ose espérer que les forces politiques en place vont enfin comprendre les messages que les Français ont tenté de faire passer en mai et juin derniers, que ces combats majorité/opposition sans finalité n’ont que trop duré.

Je terminerai sur cette citation d’un scientifique français du siècle dernier, Paul-Émile Victor : « La seule chose promise d’avance à l’échec, c’est celle que l’on ne tente pas.  » Bonne rentrée !