Alerte syndicale : vers une nouvelle grève au Département de la Mayenne

Manifestation des agents de la direction de la Solidarité au conseil départemental de la Mayenne - © leglob-journal.fr
Manifestation d’agents de la Protection de l’Enfance devant le conseil départemental de la Mayenne en décembre 2023 – © leglob-journal.fr

Une nouvelle manifestation devant l’hôtel du Département devrait avoir lieu à partir de 14 heures, le 28 mars 2024, jour où un préavis de grève à été déposé, à moins que d’ici là des négociations puissent permettre de le lever. Les agents de la Protection de l’Enfance ne seraient pas, « opposés aux réorganisations, ils l’ont montré » mais la mise en place « précipitée » d’ « une territorialisation qui émane de la seule présidence se fait selon les syndicats » et notamment la CFDT « à marche forcée et sans concertation ». Verbatim


la belle lettre Verbatim du Glob-journal

Fin janvier 2024, le président du conseil départemental a annoncé à l’ensemble des agents de la Direction de la Protection de l’Enfance (DPE) la mise en place d’une territorialisation au 1er septembre 2024. La territorialisation consiste en une modification des services existants (création de 6 services au lieu de 5), un transfert de nombreux postes sur les zones d’action médico-sociale du département, un suivi des enfants qui se fait par le prisme de leur lieu d’accueil et non plus par la résidence familiale.

Ce moment a été vécu comme violent puisque les agents parlent d’un état de sidération. Cela a engendré des arrêts maladie. Les agents n’ont pas été associés à des groupes de travail sur ce thème contrairement à ce qui est annoncé [dans le journal] OF du mardi 12 Mars. Les seuls groupes de travail qui ont eu lieu en 2023 concernaient une réflexion sur l’amélioration des process.

Le 11 mars 2024, une présentation du nouvel organigramme est effectuée auprès de l’ensemble des agents de la DPE. Les managers avaient jusqu’au 17 mars pour se positionner sur les postes du nouvel organigramme. Le reste de l’ensemble des agents de la DPE devait le faire entre le 21 et 31 mars 2024. Ils devaient formuler deux vœux obligatoires sans connaître les fiches de poste, sans connaître l’affectation géographique des postes, sans avoir de réponse sur leurs questions quant aux nouvelles modalités de fonctionnement, sans savoir si le bâtimentaire permet d’assurer la venue de collègues supplémentaires. De nouveau, les agents se retrouvent dans une situation de grand mal-être qui entraîne des arrêts maladie. Finalement la collectivité reporte ces délais respectivement au 19 avril et 26 mai 2024.

Cette territorialisation entraîne un changement dans la pratique professionnelle et peut avoir un impact sur la vie personnelle (changement du lieu de résidence administrative, équilibre familiale). Les agents doivent se positionner dans un délai très court… trop court. A ce jour, ils ne disposent pas de suffisamment d’éléments pour pouvoir le faire. Les risques psycho-sociaux sont très importants. Il faut que les nouvelles modalités de travail, les fiches de postes, les affectations géographiques soient clairement définies.

Les agents de la DPE ont déjà montré leur capacité d’adaptation sur les différentes réorganisations précédentes. Ils veulent être pleinement associés à ce changement. Ils veulent accompagner au mieux les enfants et leurs familles afin que le droit des usagers soit respecté.

Pourquoi agir dans l’urgence, dans la précipitation ? La santé et le bien-être au travail des agents ne sont-ils pas primordiaux pour assurer une qualité de service public, pour favoriser l’attractivité sur des métiers déjà en tension ?

La CFDT veut que cela change. Elle dit STOP à la pression morale et psychologique. La CFDT demande que le temps nécessaire soit pris pour accompagner cette territorialisation. Face au refus d’entendre du président du conseil départemental, nous lui avons adressé un préavis de grève pour le 28 mars 2024, jour de la commission de la protection de l’enfance. Une manifestation aura lieu devant l’hôtel du département à partir de 14 heures.


Lettre préavis au Président Richefou


Au cours du CST du 20 mars 2024, le projet de territorialisation de la DPE nous a été présenté avec beaucoup d’incertitudes et de réflexions non abouties. L’ensemble des représentants du personnel ont voté contre ce projet.

Les agents ne sont pas opposés aux réorganisations. Depuis plusieurs années, ils en ont accepté de nombreuses. Pour autant, cette transformation précipitée est de votre volonté.

La forme n’y est pas et les délais sont trop courts pour que l’ensemble des paramètres de cette nouvelle réorganisation soit porteur pour la protection de l’enfance.

Le fait de précipiter cette dernière ne donne pas la possibilité aux équipes de travailler sur sa mise en place de façon constructive.

La réunion du 11 mars 2024 démontre que les réalités professionnelles ne sont pas prises en compte.

Même si le délai de réflexion de positionnement est allongé, depuis le 13 mars, pour que les agents formulent leurs vœux, les fiches de postes, les lieux géographiques, les modalités de fonctionnement, les nouveaux process ne sont toujours pas définis.

Cette nouvelle « organisation » n’a de sens que si les agents peuvent s’y projeter.

Les chiffres le montrent, cette précipitation crée mal-être et risques psycho-sociaux sur l’ensemble de la Direction de la Solidarité.


« Nous vous rappelons votre devoir de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des agents. »


La direction de la DASP se trouve également impactée car elle doit accueillir ces nouvelles équipes dans des structures déjà contraintes par l’accueil de nombreux professionnels en lien avec le social.

Nous rappelons que la loi Taquet insiste sur l’importance du travail au plus près des familles. Aussi, les professionnels comprendraient plus ce choix qui serait plus proche du sens de la loi.

La territorialisation peut être une bonne chose, mais le travail d’équipe est primordial. Le fait de sectoriser les agents par site conduira à un isolement professionnel (un référent PEAD [Placement éducatif à domicile] par site , un référent AED [Action éducative à domicile] par site ou un référent éducatif).

Au cours du CST, une multitude de questions a été posée et est restée sans réponse. M. Grégoire nous a proposé de les transcrire auprès des membres représentants de l’administration du CST ; ce que nous avons fait.

Vous souhaitez un travail de qualité de la part de vos agents, donnez-leur les moyens (bâtimentaires, logistiques, humains, temporels…) nécessaires !

Les agents ne sont pas opposés aux réorganisations comme vous le savez, mais il est urgent de faire les choses avec réflexion et concertation afin d’aboutir au meilleur schéma pour les usagers et les agents.


« Nous vous demandons donc que cette réorganisation ne soit mise en place que lorsque les fiches de postes, les lieux géographiques, les modalités de fonctionnement, les nouveaux process soient clairement définis en concertation avec les équipes. »


C’est pourquoi, le syndicat CFDT Interco 53 de la Mayenne représentant les agents concernés, vous adresse un préavis de grève pour le 28 mars 2024 de 00h00 à 23h 59 pour l’ensemble des agents du conseil départemental.

Comme la réglementation le prévoit, la CFDT Interco 53 souhaite que cette période de préavis soit propice à de nouvelles négociations afin de trouver ensemble des solutions fiables et durables. Cette direction doit retrouver toute sa fonctionnalité.

Pour le syndicat CFDT Interco 53, la Secrétaire adjointe général, Véronique Lesourd ◼️


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