« Concessions autoroutières : des profits futurs Ă partager Ă©quitablement avec l’État et les usagers ». Un rapport de Vincent Delahaye, sĂ©nateur de l’Essonne, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© au nom d’une commission d’Ă©tudes du SĂ©nat français sur les Concessions autoroutières (2019-2020) et rendu public le 16 septembre 2020. Il pointe le « manque Ă gagner pour l’Etat en position de faiblesse », et prĂ©conise que cesse la prolongation des concessions accordĂ©es aux sociĂ©tĂ©s autoroutières.
Par le SĂ©nat
Quinze ans après leur privatisation, la commission d’enquĂŞte s’est penchĂ©e sur la situation des sociĂ©tĂ©s autoroutières «historiques» dont la rentabilitĂ© est perçue comme excessive.
Elle Ă©value Ă 6,5 milliards d’euros [de l’Ă©poque soit près de 8 millions d’euros d’aujourd’hui] la perte de recettes pour l’État rĂ©sultant du processus de cession (2002-2006) et constate que les contrats n’ayant pas fait l’objet d’une rĂ©vision prĂ©alable l’État est en position de faiblesse vis Ă vis des sociĂ©tĂ©s autoroutières.
L’Ă©tude indĂ©pendante demandĂ©e par le rapporteur estime que les groupes Vinci et Eiffage atteindraient la rentabilitĂ© attendue lors de la privatisation dix ans avant la fin de leurs concessions.
La commission prĂ©conise en consĂ©quence l’organisation d’un sommet des autoroutes pour dĂ©finir l’Ă©quilibre Ă©conomique des concessions, ce qui permettra d’affecter une partie de la rentabilitĂ© Ă de nouveaux investissements, Ă des modulations des pĂ©ages en faveur des trajets du quotidien, du covoiturage, et des vĂ©hicules propres, ainsi qu’aux autres modes de transports.
Elle estime par ailleurs que la durĂ©e des concessions ne doit plus ĂŞtre prolongĂ©e et demande Ă l’État de veiller au maintien d’un niveau d’investissements assurant la remise en bon Ă©tat des infrastructures Ă la fin des concessions.
Enfin, elle invite Ă rĂ©flĂ©chir dès maintenant Ă la gestion future des autoroutes Ă la fin des concessions actuelles (entre 2031 et 2036) et recommande, si le modèle concessif Ă©tait retenu, que la durĂ©e des concessions n’excède pas quinze ans et que le contrat de concession encadre la rentabilitĂ© et en organise le suivi. »