Les pronostics le donnaient gagnant, et les urnes n’ont pas menti. Jean-Pierre Le Scornet l’emporte de 323 voix d’écart sur Adrien Mottais le candidat investi par l’Udi et en qui croyait le président du Département de la Mayenne et des chefs d’entreprise mayennais. 42,48% pour l’ex « collaborateur d’élus » et 50,44% pour l’élu de gauche qui occupera le bureau de Michel Angot, lui qui fut sous ses ordres. Une poussée logique de la gauche à Mayenne malgré une participation « faiblarde » comme partout dans le département.
« Le changement dans la continuité à gauche »
Par Thomas H.
Avec 50,44% des voix, « Oui, on est légitime » selon l’ancien secrétaire fédéral du Parti Socialiste en Mayenne, l’ex « patron de la fédé du PS 53 » (2012-2018) qui devient le premier magistrat de la ville de Mayenne. Mayenne, la désormais troisième ville du département après Château-Gontier-sur-Mayenne et Laval. Au contraire de Château-Gontier qui a toujours été à droite, Mayenne a vu défiler Claude Leblanc et Michel Angot, des maires qui n’ont presque jamais caché leur positionnement à la gauche de l’échiquier politique, même s’il est difficile d’être orienté à gauche dans un département majoritairement à droite.
Il y a huit ans, Jean-Pierre Le Scornet se mettait en mouvement pour prendre la Fédé du PS en Mayenne. Il était décrit comme « souriant et discret, dépeint comme «efficace» et «volontaire», mais aussi, ce qui ne gâche rien comme un «pacificateur». Ceux qui ne l’apprécient pas en revanche, car il est difficile de faire l’unanimité, disaient aussi de lui qu’il est « onctueux » et qu’il faut « parfois tendre l’oreille pour le comprendre du premier coup»...
Aujourd’hui, « c’est une immense joie! a-t-il déclaré au soir de la victoire. On a fait une campagne bienveillante et sobre. Il y a de la satisfaction, mais aussi beaucoup d’humilité dans le contexte actuel, la crise et la participation très faible, c’est une victoire assez singulière. » Jean-Pierre Le Scornet est à présent face à une opposition dans son assemblée, c’est un peu une première, et il se réjouit de cet aspect démocratique car il est pour le débat d’idées et l’esprit d’ouverture. il « sera extrêmement bienveillant et scrupuleux sur les droit de l’opposition » qu’il espère « constructive (…) je vais leur tendre la main… » a-t-il dit.
Non cumul des mandats pour soi-même
De la théorie à l’application. Jean-Pierre Le Scornet s’applique à lui même ce qu’il pourrait reprocher aux autres. Il va « démissionner dans les semaines qui viennent« , nous a-t-il fait savoir, de son poste à la Région Pays de la Loire où il siège depuis 2015, et notamment comme membre de la commission Culture, sport vie associative, bénévolat et solidarités. Marie-Noëlle Tribondeau qui était deuxième sur la liste PS aux Régionales, elle l’a confirmé au Glob-journal, le remplacera « effectivement« .
Si elle avait refusé pour des raisons personnelles ou bien parce que maire de Bierné et vice-présidente de la communauté de commune du Pays de Château-Gontier-sur-Mayenne elle estimait par exemple qu’il y avait une incompatibilité à siéger dans l’opposition à la Région, le numéro trois derrière elle aurait été un écologiste en la personne de Maël Rannou qui pouvait prétendre siéger pour les quelques mois de mandature qu’il reste à effectuer. Les élections pour le renouvellement de l’assemblée régionale auront lieu en mars 2021. Autant dire que c’est pratiquement demain…◼