Ecole – « La crise sanitaire n’est pas un prétexte à taire nos revendications » 🔓

un ecolier sur le chemin de l'école - image pixabay

TRIBUNE – Le Snudi-FO, avec sa fédération départementale, sera reçu par le ministre de l’Education nationale qui est attendu en Mayenne lundi 31 août. Une visite de Jean-Michel Blanquer qui se fera pendant le temps de la pré-rentrée, cette journée où les enseignants règlent les derniers détails de la rentrée scolaire, les élèves reprenant le mardi 1er septembre. Le syndicat qui a eu confirmation de la part du directeur académique en Mayenne qu’il sera bien reçu par le ministre fait déjà entendre ses revendications. Sud Education 53 réagit aussi à la venue du ministre. Des textes envoyés à toute la presse locale et que leglob-journal publie ci-dessous.

Cahiers de doléances

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Par Stève Gaudin*


Le Snudi-FO de la Mayenne ne propose pas un projet alternatif de calendrier de rentrée ou de protocole « sanitaire. » mais porte, dans le respect de ses mandats, les revendications urgentes des personnels.

Ce que veulent nos collègues enseignants du 1er degré et les AESH, c’est que tous les moyens leur soient donnés pour que la rentrée se passe dans les meilleures conditions, que leurs missions et leurs statuts soient respectés, que les conditions sanitaires soient réunies, que leur employeur assure ses obligations en matière de santé et de sécurité, que soient créés tous les postes nécessaires, que cessent les contre- réformes.

Sur la question des moyens et compte tenu de la situation sanitaire notre organisation demande depuis des mois la création de postes à hauteur des besoins et des enjeux. En comparaison, l’Italie a embauché 84 000 enseignants pour dédoubler les classes, ou encore 1 1000 en Espagne.

Les représentants FO au CHSCT départemental ont interpellé le 28 août le DASEN sur les conditions de cette rentrée : protocole sanitaire qui n’a de sanitaire que le nom, masques (distribution, nombres…), gel hydroalcoolique, personnels à risque ou vivant avec une personne à risque… Nous demandons la tenue d’ un CHSCT dans les délais les plus brefs.

Au ministère de l’Education Nationale, depuis le mois de mars, on oscille entre improvisation et irresponsabilité. Dans ce contexte, le SNUDI -FO, avec sa fédération départementale a demandé à être reçu par le ministre attendu en Mayenne lundi 31 août.


L’école doit rester gratuite !


Le SNUDI -FO de la Mayenne condamne la décision du gouvernement de ne pas fournir gratuitement aux élèves les masques qu’il rend obligatoires. C’est la gratuité de l’école qui est mise en cause. Ce précédent inacceptable en appelle d’autres. A l’évidence, le Ministre continue à utiliser le prétexte sanitaire pour imposer un protocole et des mesures d’exception qui n’ont rien à voir avec la lutte contre le virus.

L’école et les statuts ont été disloqués, les responsabilités de l’Etat sont renvoyées systématiquement à l’échelon local. Dans le même temps les réformes suivent leur cours : réforme de la direction d’école qui place les directeurs sous la tutelle des collectivités ; mise en place des 2S2C ; déréglementation du télétravail avec les cours à distance…


Salaires : augmentation pour tous, tout de suite !


Le Ministre Blanquer a annoncé une « revalorisation » des professeurs : 400 millions d’euros en 2021 pour financer des primes pour les premiers échelons, mais aussi des heures supplémentaires et la formation pendant les vacances. Ce n’est pas une « revalorisation », c’est une mystification, une farce .

Notre syndicat revendique une augmentation immédiate pour tous les personnels, maintenant et sans contrepartie, et l’ouverture immédiate de négociations en vue d’un rattrapage des pertes subies par le gel de la valeur du point d’ indice et l ’inflation . Ensuite nous pourrons enfin discuter de «revalorisation ».


*Stève Gaudin est secrétaire départemental du Snudi-FO en Mayenne


Dans la même veine, la réaction de Sud Education 53 à la venue du ministre de l’Education nationale en Mayenne. Le syndicat interroge : « Jean-Michel Blanquer en Mayenne : Pourquoi faire? »

Par Marie-Anne Bouchon


Depuis qu’il est en poste, Jean-Michel Blanquer a déjà largement montré sa capacité à désorganiser et à dénigrer l’école publique. Ce mardi, le jour même d’une prérentrée qui s’annonçait déjà très compliquée, le
ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer débarque en Mayenne. Ce faisant, il rendra encore plus compliquée la tâche des enseignants du lycée professionnel de Chateau-Gontier où il se rendra…

Il aurait pu annoncer la gratuité des masques pour les familles des élèves pour lesquels il est rendu obligatoire. Il aurait pu aborder le sujet de la difficulté du métier d’enseignant par ces temps de protocoles boiteux et tardifs… Mais non : M. Blanquer vient pour parler des « vacances apprenantes, de l’inclusion scolaire et de l’apprentissage ». Pourquoi pas. Sur ces sujets-là aussi nous aurions eu des choses à lui dire.

Concernant l’inclusion et le slogan creux des « vacances apprenantes », nous à SUD éducation 53 que M. Blanquer serait plus crédible s’il donnait les moyens à l’école publique d’être plus inclusive et apprenante. Par exemple en réduisant le nombre d’élèves par classe, en embauchant les personnels ( professeur.es, surveillant.es, accompagnant.es ) en nombre suffisant afin de nous permettre d’aider chacun de nos élèves à la mesure de ses besoins…

Il pourrait aussi envisager, sans contreparties inacceptables ( remise en cause des statuts, renforcement des hiérarchies…), une revalorisation des salaires, notamment des personnels les plus précaires comme les AESH.

Quant au développement de l’apprentissage, il y aurait beaucoup à dire sur cette tendance à toujours mettre l’enseignement au diapason de l’économie. L’école a pour mission de développer les capacités à comprendre et améliorer le monde dans lequel nos élèves vont vivre, et pas à les adapter aux besoins immédiats du Medef.

Mais de cela nous ne parlerons pas, car en ce jour nous avons un travail
sérieux : mettre tout en oeuvre pour que nos élèves passent la moins mauvaise rentrée possible. Et ce malgré le coronavirus et les choix de M. Blanquer et du gouvernement auquel il appartient.


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