Tribune – Une lettre a été envoyée au maire de Laval signée par des retraités. Un courrier qui fait l’inventaire des dysfonctionnements rencontrés par les usagers depuis la mise en place du nouveau réseau concédé au délégataire de service public RATP-Dev. Verbatim
« Nous sommes deux retraitées qui se rencontrant dans un bus le 25/09, ont échangé sur les situations insupportables que nous crée le nouveau réseau de TUL lancé le 4/9/2023, l’une habitant au Gué d’Orger, l’autre à la Dacterie près des habitations sociales. Jusqu’au 3 septembre, 3 lignes de TUL passaient au Gué d’Orger et étaient utilisées fréquemment par l’une et l’autre d’entre nous :
ligne E – Jaunaie, (quartier Tertre), Mondésir, Billion (Dacterie), Gué d’Orger, Cathédrale, 11 nov., Préfecture, Magenta (gare SNCF), Pillerie, Halage -, NB. faible fréquence, pas de bus en soirée, ni le dimanche… : seule ligne accessible maintenant !
ligne LANO, 5 jours/semaine (ancienne ligne circulaire) – supprimée – reliait le Nord Ouest et l’Est de la ville en passant par le pont d’Avesnières : Victoria, Tassigny, Château d’Eau (= bus vers St Berthevin), Rocher (Hôpital), Rougette (rue du Ponceau : «bas » d’Avesnières), Cité administrative, Industrie, Gare Nord – . NB. la Dacterie, sans aucun commerce, n’est plus reliée à son «centre» la place d’Avesnières ! et une seule ligne (et non plus 2) va d’Avesnières vers le centre ville.
ligne C – ne passe plus : elle a un tout autre trajet – : Pavement, Cité administrative, (par le pont) Avesnières, gare TUL, Cathédrale, Gué d’Orger, Polyclinique, Jaunaie NB. le dimanche au Gué d’Orger : 4 A/R pour centre Ville (les habitants du Tertre et Dacterie devaient marcher jusque là).
Agées respectivement de 65 et 73 ans, et 83 nous sommes obligées – tout comme les collégiens, lycéens, travailleurs se rendant de l’autre côté de la rivière, ou ailleurs que dans le centre (rendez-vous « Santé », pharmacies, administrations et services, visites en Ehpad, accès aux grandes centres commerciaux, activités de loisirs dans d’autres quartiers (centre multi-activités de St Nicolas, maison de quartier de Hilard, etc. ) – de passer par le Centre ville et de changer de bus ; d’où fatigue de trajets plus longs, longues attentes par tous les temps, et devoir décharger/recharger caddies et sacs, souvent dans la cohue. Nous sommes stupéfaites de voir que seule une ligne de bus passe le pont de l’Europe et plus aucune (au lieu de trois) par le pont d’Avesnières (sud de la Ville coupé par la rivière) : d’où difficultés pour la plupart des usagers, aussi pour les conducteurs et les automobilistes (embouteillages dans le centre ville).
De plus, sur la nouvelle rue transversale il n’y a pas un seul abri et pas de bancs dans l’espace prévu pour attendre les très nombreux bus venant du pont Aristide Briand : lors de la pluie battante le jeudi 21, les usagers des bus vers St Berthevin ont appris le déplacement de l’arrêt à cet endroit (l’une d’entre nous a renoncé). NB. L’ancien abribus de la Dacterie … n’a jamais été remplacé.
D’autre part, près de la mairie et la gare de TUL, il n’y a plus de toilettes publiques et gratuites : l’unique bloc (déjà insuffisant) a été supprimé lors des travaux de la place du 11 novembre ! d’où le stress d’usagers inquiets et contraints à de longues attentes.
Déjà en 2017, les secteurs Tertre, Dacterie, Epine, Ponceau (12 arrêts) avaient été privés de bus le dimanche ; de plus, le tracé du Lano en haut de la Dacterie fut déplacé (forte dénivellation) vers la rue du Ponceau (d’où pleurs d’une octogénaire, et mamans avec poussettes et autres usagers chargés de courses ne pouvant utiliser les grands escaliers). Il est choquant aujourd’hui d’aggraver encore la diminution du service de transports urbains dans des zones de «précarité» à « habitat social largement majoritaire, revenus modestes, etc. » (Epine, Dacterie citées par l’INSEE).
Abonnées des TUL depuis 12 et 11 ans, nous sommes consternées de constater des contradictions :
- Nous n’avons pas été informées de réunions tenues… en juillet contactées comme usagers;
- Nous entendons les discours pour limitation des voitures et promotion des transports en communs (écologie) ; mais le nouveau réseau contraint l’une d’entre-nous à envisager l’achat d’un véhicule, et de quitter sa maison à moyen terme ;
- Quelques «améliorations» sont mises en avant (départ tôt de St Nicolas vers des firmes, quelques bus plus tard en soirée, et bus le dimanche dans des communes de l’agglomération) mais «en même temps» des quartiers dans Laval sont sacrifiés, isolés le dimanche et jours fériés tels Dacterie, Epine ; également Hilard – desservi maintenant par une seule ligne, et sans bus le dimanche – …(Un de nos voisins nous dit que la direction d’une nouvelle Résidence Service Séniors vient d’apprendre que l’arrêt de bus à côté n’existe plus.);
- Peut-on parler «d’attractivité» de la ville, d’égards pour les citoyens fragiles ou séniors, et d’égalité entre tous les citoyens ?
- Le comble : le slogan sur les fiches horaires du 4/9/2023 « Plus on prend le bus, plus il y a de bus, plus on peut prendre le bus » … En réalité : beaucoup moins de lignes et de bus dans LAVAL.
Le nouveau réseau a été décidé par la Mairie de Laval, avec l’Agglomération. C’est pourquoi nous réclamons d’urgence le rétablissement dans nos quartiers des services de bus que nous avions encore le 3 septembre et demandons – pour nous aussi – des améliorations, notamment en soirée et le dimanche !
Pour l’ensemble de la Ville, nous souhaitons – comme beaucoup – que soit rétabli le réseau précédent et, bien sûr, ajoutées les « améliorations » prévues par le nouveau. D’ailleurs, les poteaux et abribus portent encore le nom des lignes qui existaient le 3 septembre … ; et, SVP, faites publier, grilles horaires et plans en caractères lisibles (tout petits depuis le 4/9/23 donc dissuasifs).
Recevez, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs – élus au Conseil municipal de Laval -, l’expression de notre demande d’un « service de transports urbains de qualité » pour tous, citoyennes et citoyens … comme promis dans la presse » . ◼
