Selon le Préfet : « Ce que vit la Mayenne n’est ni mineur, ni surévalué… » 🔓

le logo dépistage global en Mayenne

En Mayenne, la situation reste toujours tendue si l’on en croit les autorités. Préfet de la Mayenne, représentants de l’Agence régionale de santé (ARS) et de l’Agence Nationale de Santé ont fait le point ce mardi 28 Juillet 2020 en visio-conférence. leglob-journal était invité. Taux d’incidence, dépistage, foyers épidémiques, mesures barrières et dispositions de sécurité pour les populations, tout a été passé au crible.

Pas de reconfinement en vue, ni de couvre-feu… mais les plans blanc et bleu activés

Par Marrie de Laval


S’il faut se réjouir que seulement 14 personnes soient  hospitalisées, sans aucun patient en réanimation à l’hôpital de Laval, « la situation en Mayenne est toujours préoccupante » selon les autorités. Le virus continue de circuler, comme sur le reste du territoire national. Par contre, la propagation s’est accélérée depuis la mi-juillet.

« Le taux d’incidence reste élevé sur le département selon l’ARS avec 125 personnes testées positives à l’infection pour 100 000 habitants ». Cela n’a rien d’extraordinaire puisque les tests systématiques et sur la base du volontariat se développent sur le département. Plus on cherche, plus on trouve, en quelque sorte.

Au 1er juillet, 23 700 personnes, environ, se trouvaient « positives », soit 10% de la population. Le taux de positivité tourne autour de 3% avec une fourchette fluctuante de 2,8 à 3,2 de façon pour ainsi dire stable alors que les tests se développent. « Le taux de dépistage représente 4 000 personnes testées pour 100 000 habitants ». Les personnes concernées sont « à 52% des hommes asymptomatiques lors du test, pour une tranche d’âge de 20 à 60 ans. Les plus jeunes représentent moins de 20% des personnes testées ». Quatorze malades sont hospitalisés pour une infection Covid, ce qui est peu, à l’hôpital ou à la policlinique de Laval et dans un autre hôpital du département. Mais on observe une recrudescence des cas, avec  125 nouveaux malades pour cette seule semaine.


« Relâchement général »


De même, les foyers infectieux se développent. Ils se concentrent dans des lieux principalement clos, tels que des entreprises ou des lieux d’accueil pour les personnes vulnérables, en grande précarité ou en situation de handicap, à travers le département. Il apparaît aussi des cas de foyers familiaux lors de fêtes de famille ou de mariages ou lors de regroupements spontanés (sorties, etc.)

Il s’observe « un relâchement général dans la pratique des gestes barrière comme le respect de la distanciation sociale ou le port du masque » selon le préfet de la Mayenne. Au point que « seule une personne sur deux » reconnait poursuivre cette pratique. C’est pourquoi, le préfet de la Mayenne a été amené à prendre un arrêté obligeant le port du masque même dans la rue, dans quatre villes (Laval, Château-Gontier, Evron et Mayenne) dans des zones déterminées, pour qu’à défaut de perte de la distanciation, la contamination reste contenue.

Les regroupements de plus de 10 personnes sont interdits et les professionnels accueillant du public seront tenus informés des dernières mesures à respecter. il est possible que les bars, restaurants soient fermés a nouveau si le « relâchement » continue. Parallèlement, des masques, 650 000, sont en cours de distribution de la part de l’Etat sur l’ensemble du département, en relation avec les EPCI et les communes.


Le respect des quatre M


Les forces de l’ordre, la police en ville, la gendarmerie en zone plus rurale, patrouillent afin d’informer les populations, préférant la distribution de plaquettes informatives à la verbalisation, sauf en cas de besoin… En informant, les autorités espèrent influer sur les comportements lors notamment des regroupements familiaux pour que la règle des 4 M (Mains, Masque, Mesure de distance, Minute de proximité des échanges) soit respectée.

une citation du préfet de la Mayenne

Actuellement, les foyers infectieux se concentrent entre les murs d’entreprises, ou des centres pour personnes précaires ou vulnérables, tant parmi les hébergés que les personnels d’encadrement.  Un centre monastique à Laval est également touché. Pour faciliter la prise en charge des personnes ou empêcher la progression de la contagion, des équipes pluridisciplinaires viennent dispenser des conseils  et mettre en place des protocoles.

Pour l’ARS, il devient « primordial que les gens partent en vacances après s’être fait dépister». L’idée est de faciliter le traçage des personnes entrées en contact avec des malades. Parce qu’ « il est important d’isoler toute personne infectée le temps de la quatorzaine ».

Pour faire face à ce regain épidémique, les plans blanc et bleu des établissements de santé sont activés. De nouveaux centres de dépistage sont installés. Après celui du centre hospitalier de Laval, la policlinique aura prochainement le sien. Il s’agit également d’accueillir les populations en rupture de suivi médical pour répondre aux besoins des populations en dépit du désert médical aggravé par le temps des vacances. Des chambres de quatorzaine sont également mises à disposition dans des hôtels pour les habitants ne disposant de place pour garantir un isolement sécurisé.


Le port du masque à Laval avant la distribution des 650 000 masques de l’Etat – © leglob-journal

Agir sur les plus jeunes


Ce regain épidémique ne ressemble pas au début de la pandémie. S’il y a plus de cas qu’au printemps, on observe moins d’hospitalisation, principalement parce que les personnes à risque ont compris comment échapper à la contagion et que le virus a perdu d’intensité. Si les plus âgés se montrent respectueux des gestes barrière, les plus jeunes ont du mal à comprendre les risques ou à respecter les contraintes.

Le préfet de la Mayenne n’envisage pas d’appeler à un retour au télétravail parce que « la situation n’a rien à voir avec ce que nous avons connu avec le confinement ». Seules sont encore concernées les personnes plus sensibles au virus. L’idée d’un couvre-feu n’est pas d’actualité d’autant plus que la décision ne relève pas de la compétence de la préfecture mais du gouvernement. Concernant le volailler LDC et d’autres entreprises où l’on abat des animaux, les contrôles sont mis en place.

Pour ne pas se laisser déborder par l’épidémie, « il faut absolument casser la chaîne de transmission adapter la stratégie de réponse à la capacité d’adaptation du virus.» Pour le Préfet de la Mayenne « ce que vit le département n’est ni un événement mineur, ni un événement surévalué « .

C’est pourquoi,  » il est important de se faire dépister », même si les délais (jusqu’à cinq jours et même parfois plus ) pour obtenir une réponse sur sa positivité ou pas peuvent parfois être un peu longs. Heureusement, la Mayenne peut compter sur le soutien des centres hospitaliers de Nantes, Angers et Rennes pour traiter dans les meilleurs délais les échantillons prélevés sur les volontaires.


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