Signe des temps, de tous les temps, comme les dazibaos en Chine sortaient de nul part placardés sur les murs et permettaient l’expression libre. Dazibao, littéralement en chinois « journal à grands caractères ». C’est le cas ici, sur cette cabane de chantier posée entre Laval et Saint Berthevin en Mayenne. Les lettres sont furtivement inscrites à l’encre rouge. Bien formées. Bien centrées. On sent que l’écrivant a fait rapidement, conscient qu’il était dans une certaine illégalité mais poussé par l’envie de partager.
Dans cette » maxime des temps modernes », il n’est pas écrit salarié mais bien «ouvrier» qui doit rimer avec « dignité ». « Syndiqué » lui appelle le mot « retrouvée ». C’est symptomatique en Mayenne. Une catégorie sociale, un groupement d’intérêt, une envie de reprendre pied nous disent ces quatre mots jetés comme une supplique comme ça à la va-vite, et à l’encre rouge. Comme pour nous rappeler que ce chantier, celui de la Liberté au Travail est bien loin lui d’être achevé. Surtout en Mayenne.