« Face à l’horreur : la fraternité ! » – par le Colledis en Mayenne 🔓

uN SYRIEN TENTEUn syrien tente d'éviter la noyade a son enfant ©REUTERS/Yannis Behrakis (24/09/15)
Un syrien tente de sauver son enfant de la noyade (24/09/15) – Photo © REUTERS/Yannis Behrakis Prix Pulitzer en 2016

Tribune

Les organisations et les associations de la Mayenne rassemblées dans le collectif COLLEDIS, (COLLectif d’Entraide et d’Innovation Sociale en Mayenne) se disent « horrifiées par le naufrage qui est survenu le 24 novembre dernier dans la Manche et qui a entraîné la mort de 27 femmes, hommes et enfants. » Il nous fait parvenir ce texte que leglob-journal publie volontiers dans ses colonnes.

Il ne suffit pas de vouloir « casser le thermomètre »

Par le Colledis*


La belle lettre C sur leglob


Comment pourrions-nous ne pas dire notre révolte face à un tel évènement? C’est hélas un nouveau drame après tant d’autres qui, quotidiennement, au travers du traitement qui est réservé aux migrants en extrême détresse, est la négation de ce qui fait agir nos associations, acteurs de la société civile: le soutien aux personnes en situation de grande précarité, la défense de leurs droits fondamentaux, quelles que soient leurs nationalités, pour toujours plus de promotion des valeurs de notre République et de respect de ses engagements internationaux.


Depuis des décennies, au fil des crises devenues globales (Lire ici) qui déchirent la planète et entraînent tant de drames humains, les politiques répressives dites « migratoires » menées à grands frais ont apporté la preuve de leur totale inefficacité, de la gabegie et leur insoutenable inhumanité. S’il y a des passeurs c’est parce qu’il y a des femmes, des hommes, des enfants qui veulent « passer » et à qui les voies légales sont refusées. Il faut sans doute faire la chasse aux passeurs, mais cela revient à « casser le thermomètre » pour nier la vraie nature de se qui se passe et qui n’est pas près de s’arrêter. C’est aussi le prétexte pour faire la chasse aux migrants désespérés, avec la mort si souvent pour conséquence.


C’est s’aveugler délibérément sur notre pathologie collective face aux mouvements de populations. Il faut encore une fois souligner que ces mouvements ne touchent la France et que de façon très marginale par rapport à ce qui se passe au plus près des pays de départ et à l’intérieur de ces pays.


Le drame du 24 novembre est d’abord et une fois de trop le résultat de la seule véritable « crise »: la crise de l’accueil, que ce soit celui des étrangers en détresse qui veulent trouver refuge auprès de nous et refaire leur vie avec nous, provisoirement ou durablement, que de ceux qui ne font que passer. (Lire ici)


Nos associations exhortent chacune et chacun à sortir de la peur entretenue de manière perverse. Elle dresse des murs d’abord dans les têtes avant d’en construire d’illusoires à coups de lois, de forces de police, de barbelés et de béton. Elles les invitent à vivre la fraternité affichée si fièrement aux frontons de nos édifices publics. La fraternité est sans cesse à réinventer dans ses formes concrètes. Elle n’a de sens qu’en étant universelle. C’est l’engagement que nos associations appellent à partager.


*AIDES 53, Assemblée Citoyenne du Pays de Craon, ATD Quart Monde 53, Citoyens du Monde 53, CRIDES-les 3 mondes, Diaconie du diocèse de Laval, Emmaüs 53, Hébergeurs Solidaires 53, Ligue des Droits de l’Homme 53, La Porte Ouverte, Lycéens Réfugiés 53, RESF Mayenne, Secours Catholique.


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